L’ambition au féminin | 14 mars 2019

En France, seuls 2% des postes de PDG sont occupés par des femmes et elles ne sont que 33% dans les équipes de direction des entreprises. De même, si les filles représentent 47% des élèves en terminale scientifique, elles ne sont plus que 27% en école d’ingénieur. Ce plafond de verre est souvent le fruit d’un environnement lourdement chargé d’héritages, de traditions familiales, avec une distribution des rôles encore parfois très stéréotypées. Ainsi, Mariama, élève de terminale S, dénonce « une socialisation des femmes qui les pousse à être toujours « douces » à ne pas hausser le ton pour toujours paraître convenables. Parce qu’après tout c’est ce que la société attend d’elles ». Il faut donc se battre contre les idées reçues, donner envie aux jeunes filles de faire des études supérieures, se projeter dans des professions auxquelles elles n’auraient pas songé.

Partant de ces constats, le lycée Antoine de de Saint Exupéry, dans le cadre des projets sur l’égalité Filles – Garçons, a organisé jeudi 14 mars une table ronde sur « l’ambition au féminin ». « Le fait de désigner cette rencontre comme l’ambition au FÉMININ, souligne Mariama, montre qu’il y a déjà un problème et que ces deux termes ne vont pas toujours forcément de pair ». Pour en débattre, une trentaine d’élèves issues de toutes les classes de terminales ont ainsi pu rencontrer plusieurs invitées aux parcours variés : Mme Bello, PDG du Pôle Thermal d’Amnéville ; Mme Dehove, principale de collège ; Mme Galland-Morice, directrice de l’Association Santé et Services des Pays de l’Orne ; Mme Guilleron, lieutenant de Gendarmerie et commandant de la brigade d’Uckange ; Mme Harang, responsable ingénierie chez GRDF ; Mme Pelosato, éditrice et illustratrice et Mme Perioli, avocate au barreau de Thionville.

Les échanges ont d’abord porté sur le parcours des invités. « L’ensemble des intervenantes ont toutes fait face à des difficultés, d’ordre professionnels ou personnels, à un moment donné de leur vie et elles n’ont jamais pour autant abandonnées. Elles se sont surpassées et quelque part ça ne peut que nous motiver à nous dépasser encore plus », souligne ainsi Meryem, élève en terminale ES. Ce que confirme Marine, également en terminale ES : « ces échanges m’ont permis de me mettre en confiance par rapport à l’avenir et de ne pas me mettre de barrières pour mes futurs choix ». Face aux questions des élèves, les intervenantes ont ensuite pu évoquer leur place dans l’entreprise, leurs rapports avec les hommes, l’impact de leurs carrières sur leur vie privée, la question des inégalités entre les hommes et les femmes… Rania, élève de terminale ES, souligne que les échanges ont été « spontanés et très naturels ce qui les ont rendus d’autant plus captivants ». « En sortant de ce débat, affirme Célia, élève en terminale ES, j’étais plus que déterminée à tout donner pour réussir dans mes études supérieures pour faire le métier que j’ai toujours rêver. » Ce que confirme Meryem, au nom de toutes les participantes, « motivées à se dépasser encore plus pour concrétiser notre avenir et quelque part nos rêves aussi ». Pour les encourager, toutes les intervenantes n’ont eu de cesse de leur marteler « Foncez, osez, ne vous mettez pas de limites, pas de barrières, pour vous épanouir pleinement dans votre travail et dans votre vie sociale et familiale ». C’est ce message très positif qu’a retenu Anaëlle, élève de terminale ES : « malgré les erreurs et les embûches, il est toujours possible de finir heureuse ». Ces parcours inspirant auront sans doute permis de faire évoluer les représentations des élèves qui, à l’instar de Mariama, « espèrent qu’un jour, nous n’aurons plus besoin ni d’une table ronde sur l’ambition au féminin, ni d’une journée internationale des droits des femmes tant ces derniers relèveront pour toutes et pour tous de l’évidence. »