Journée Innov 2019

L’industrie ça vous dit ? Au premier abord les lycéens de Fameck ne s’avouent pas franchement convaincus. Industriels, responsables des ressources humaines ou chargés de mission pour le développement économique, tous font le même constat sans appel : l’industrie n’attire plus les jeunes. « Leur vision de l’usine c’est encore du Zola », glisse Jean Martinelle, ancien chargé de communication chez British Steel , après quelques échanges avec des lycéens réunis ce vendredi à Fameck, pour une journée Innov’EPA.

À l’initiative de l’association Entreprendre pour apprendre (EPA) et de la communauté d’agglomération du Val de Fensch (CAVF), une quarantaine de jeunes Fameckois étaient invités à échanger avec des représentants de l’industrie. « On essaie surtout de montrer que dans l’industrie aussi, on peut faire un métier que l’on a choisi, par exemple dans toutes les fonctions support », souligne Jean Martinelle. Les représentants du sidérurgiste partenaire ont aussi insisté sur l’amélioration continue des conditions de travail. Au-delà de l’échange avec les professionnels, les lycéens devaient développer par eux-mêmes des projets pour répondre à la problématique : « comment rendre attractif les métiers de l’industrie ? »

Même si le sujet ne les a pas d’emblée emballés, les élèves de première des lycées Saint-Exupéry et Jean-Macé ont joué le jeu et travaillé en petits groupes pour imaginer des solutions innovantes. Leurs projets ont été présentés à un jury d’élus locaux et de professionnels. De la Steel shoes à roulettes – plus stylée que les chaussures de sécurité et permettant de se déplacer de manière écologique d’un site à l’autre d’une usine -, à la maquette comparative des conditions de travail entre 1950 et 2019, la créativité et la motivation des élèves ont bluffé les jurés.

À l’issue de l’exercice, « on a quand même une meilleure image de l’industrie », assurent Nolan ou Younes convaincu « parce que de l’ouvrier au responsable informatique, il y a beaucoup de métiers dans une usine ». Mais l’ensemble des lycéens ne s’avoue pas encore convaincu par le monde industriel. « C’est vrai, il y a plus de choix que ce qu’on imaginait », reconnaît Grégory. « Mais les conditions de travail peuvent rester difficiles. Ça dépend de l’entreprise. »

L.BO.(Républicain Lorrain du 27 avril 2019)