L’atelier Sciences PO Grandes Écoles à Metz

Découverte de l’exposition

« LES PORTES DU POSSIBLE : Art & Science-Fiction »

Au Centre Pompidou

Avant de découvrir le théâtre et le magnifique ballet « Le Sacre du Printemps », nous sommes allés au Centre Pompidou de Metz qui se situe entre le parc de la Seille et la gare. Il fut conçu par l’architecte japonais Shigeru Ban et construit en maillage, une structure en acier et en verre. Centre d’exposition d’art moderne et contemporain créé en 2006 et ouvert en mai 2010, il accueille des expositions temporaires et permanentes qui montrent des collections d’œuvres d’art de la seconde moitié du XXe siècle et des débuts du XXIe siècle. Il abrite également des programmes d’éducation et de recherche, ainsi que des conférences et des événements spéciaux. Il est un des musées de France les plus visités étant donné sa proximité avec l’Allemagne, la Belgique et le Luxembourg. Il est géré par le Centre Georges Pompidou de Paris.
L’exposition s’intitulant « Les Portes du Possible » dans la catégorie Art et Science-fiction, est composée de cinq chapitres, séparés entre la « Grande Nef » et la troisième galerie : « Le meilleur des mondes », « Neuromancien », « Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? », « Soleil vert » ainsi que « La parabole du semeur ». Cette exposition a pour but d’aborder des préoccupations contemporaines telles que les rapports de domination, la méfiance envers les technologies et les effondrements environnementaux, l’exposition vise à susciter des débats, de l’inspiration et une forme d’espoir. Les œuvres présentées, créées entre les années 1960 et aujourd’hui, montrent que la science-fiction n’est pas seulement un genre littéraire, mais aussi une méthode de pensée critique qui peut réimaginer nos vies et aider à construire un avenir meilleur.

La première partie de l’exposition se nomme « Le meilleur des mondes » (en référence au roman éponyme d’Adlous Huxley). Elle explore les thèmes politiques et sociaux dans la science-fiction. Les œuvres présentées, de la littérature à l’art, offrent une critique sociale en projetant les peurs et les espoirs de la société sur le futur. L’architecture est particulièrement mise en avant, car elle reflète non seulement les choix économiques et sociaux, mais aussi les idéologies politiques pour l’avenir. En scrutant les dérives autoritaires et l’ultralibéralisme, la science-fiction permet de penser le progrès d’une manière critique et artistique.

La deuxième partie de l’exposition, « Neuromancien », examine l’impact du cyberespace et du big data sur nos vies. Le courant de science-fiction cyberpunk, qui présente des mondes hypertechnologiques dominés par des entreprises avares et polluants, est devenu une culture populaire. Nous sommes de plus en plus soumis à « l’algorithmisation » de nos vies, qui peut entraîner une érosion de notre libre arbitre et des dérives orwelliennes. Cependant, des mouvements plus récents, tels que le biopunk et le solarpunk, encouragent une approche plus réfléchie des sciences et technologies, tout en encourageant la rébellion et « le hacking créatif » pour contrecarrer les effets néfastes de la technologie sur notre vie quotidienne.

La troisième partie explore l’évolution de la représentation du corps, notamment à travers les avatars, cyborgs et androïdes présents dans la science-fiction mais également dans les réseaux sociaux. Les nouvelles technologies permettent de dépasser les contraintes biologiques, biographiques et culturelles et de favoriser l’acceptation sociale de genres et d’identités ambiguës. Le corps est ainsi devenu un médium politique qui offre de nouvelles perspectives pour une société en pleine mutation. Les oppositions homme et machine, réalité et virtualité mais également « l’antagonisme ancestral » qui oppose les hommes et les femmes, y sont également représentées.

Le quatrième chapitre de l’exposition explore l’évolution de la représentation du corps dans la science-fiction et les réseaux sociaux. Elle met en avant les avatars, cyborgs et androïdes, qui permettent de dépasser les contraintes biologiques, biographiques et culturelles. Le livre « Le Manifeste cyborg » de Donna Haraway, prône la liberté dans le choix de l’identité, est évoqué dans cette partie. Le corps est ainsi devenu un médium politique qui offre de nouvelles perspectives pour une société en plein changement.

La dernière partie, nommée « La parabole du semeur », traite de la réinvention de mythes et de l’imagination de futurs alternatifs dans la science-fiction, en particulier dans les afro futurismes. Les récits de science-fiction ont longtemps été dominés par des cadres historiques linéaires et occidentaux, mais depuis les années 1970, les afro futuristes ont créé des récits alternatifs qui réécrivent l’Histoire et se réapproprient une mémoire ancestrale pour sortir des représentations stéréotypées et dégradantes. Ils mélangent et échantillonnent différentes cultures pour tisser un nouveau récit historique et culturel. En cette période de remise en cause de l’ultracapitalisme, ces formes inouïes de vie en communauté sont importantes pour réinventer notre futur.
Cette statue est de loin notre œuvre favorite. Représentant l’humain au centre de cette société excessive et consommatrice elle dénonce et sensibilise les visiteurs. Sa taille démontre l’impact imposant qu’a l’homme sur notre société. La ville incrustée dans son corps montre qu’a l’heure actuelle la société est devenu une partie de nous.